Par ses interventions en Syrie et au Yémen, la France cherche à rappeler à tous les protagonistes régionaux et internationaux qu’elle occupe une place importante dans la région.
La France s’est montrée volontaire quant à une intervention militaire au Yémen. Elle a expédié des forces spéciales sur le front d’al-Hudaydah pour combattre aux côtés des forces émiraties contre les forces de l’armée et des Comités populaires (Ansarallah) du Yémen.
Mais quel est le véritable objectif de cette participation française à la guerre déclenchée par la coalition saoudienne contre le Yémen ? Le gouvernement français voulait jouer un rôle dans la « solution politique » que l’Arabie saoudite et ses alliés israélo-américains prétendent vouloir trouver pour résoudre la crise yéménite. Hypothèse que rejette l’analyste de la chaîne d’information Al-Mayadeen pour lequel la France veut en fait compenser l’affaiblissement de sa présence en Syrie.
Il est vrai que les troupes françaises se sont déployées dans la banlieue est de Deir ez-Zor, mais cette présence militaire ne peut pas apporter grand-chose à Paris. Le gouvernement français disait, toujours, qu’il n’entendait pas un retour, de vaste ampleur, au Moyen-Orient, le ton du président actuel Emmanuel Macron affirme, toutefois, le contraire : la France veut retrouver sa place d’antan dans la région et se transformer en une des parties qui créent l’équilibre de force dans la zone. Ce qui explique les efforts de l’Élysée pour jouer la médiation dans l’affaire de l’arrestation, en Arabie saoudite, du Premier ministre libanais Saad Hariri, à laquelle le gouvernement a mis fin.
L’analyste d’Al-Mayadeen estime qu’en dépit de la présence militaire considérable de la France en Somalie, au Djibouti, au Mali et dans les pays voisins, Paris n’a jamais réussi dans le monde arabe, pour présenter une nouvelle politique dans la région. Ceci dit, la France, pour pouvoir sortir du statut d’un simple pays observateur et se transformer en un pays décideur, doit tenir compte de deux points importants : d’une part, elle doit réduire l’influence des néoconservateurs au sein du ministère des Affaires étrangères et réduire, ainsi, la voix des partisans d’Israël à l’Élysée, et de l’autre, se débarrasser du joug des États-Unis et de l’OTAN.